L'investissement humain dans le travail de création

LERADP Séminaire
Salle R134, Campus Moulins (1 place Déliot, Lille)
2e séance de "L’investissement : Alpha et Oméga de la Propriété Intellectuelle", cycle de demi-journée d’études dirigée par Edith BLARY-CLEMENT CRDP (LERADP) avec le soutien du Laboratoire Lille-SKEMA Management Research Center et de la MESHS (Programme "Travail et Création").

Présentation de la séance

Dans une vision strictement personnaliste voire humaniste, le schéma classique, et peut-être daté, du processus de création, révèle l’image d’un être humain réalisant de façon isolée sa création, fruit de son investissement intellectuel. Il s’agit alors du cœur de la propriété intellectuelle comprenant à la fois la création artistique et inventive. La création, ce terme désignant tant l’acte que l’objet, procède nécessairement d’une activité de l’homme. Que la création provienne d’un choix, d’une volonté ou qu’elle soit spontanée, elle est consubstantielle à la nature humaine et donc, révèle son investissement. Le créateur investit sa personne toute entière au service de la conception. Dans une vision plus large de l’acte créatif, il ne faut pas négliger un schéma nouveau devenu plus courant de nos jours.  La création représente une valeur économique devenue un enjeu concurrentiel majeur pour les entreprises intervenant sur un marché innervé par une économie de l’immatériel. Aussi, ces entreprises investissent des moyens dans l’innovation issue de l’ingéniosité des collaborateurs qu’elles emploient ou soutiennent. Ces moyens sont d’ordre financier et structurel. Ils permettent aux créateurs d’exercer leur esprit créatif au sein d’une structure et dans un contexte favorable au bien-être. Les créateurs représentent en effet le « capital humain » de l’entreprise, en témoignent de nombreux rapports de l’OCDE sur le sujet. Il est identifié comme un moyen investit par l’entreprise dans le but de soutenir le développement de la création, mais également comme l’ensemble des compétences respectives des collaborateurs de l’entreprise déployées en vue d’exercer l’activité de création. Le recours à cette notion implique par ailleurs la question de sa comptabilisation dans l’actif de l’entreprise. Il conviendra au cours de cette séance, de débattre de ce que l’on peut entendre par l’investissement humain dans la création et de la façon dont il se manifeste notamment sous l’angle de la notion de travail. Il sera également intéressant d’analyser comment le droit de la propriété intellectuelle appréhende ce concept.

Problématique du projet

Problématique générale du projet Alpha et Oméga du droit de la propriété intellectuelle, l’investissement est une notion protéiforme qui innerve aussi bien le processus créatif que la diffusion et l’exploitation de la création. Au coeur de l’activité créatrice et de son exploitation, l’investissement sous toutes ses formes sous tend l’économie de la connaissance. Il fonde le droit de la propriété intellectuelle et préside à son évolution régie par l’interaction entre le droit et l’économie. Les droits de propriété intellectuelle donnent aux innovateurs et aux créateurs les moyens de s'approprier les résultats de leurs travaux, incitent à l’innovation, et participent amplement à la politique économique. L’objet de notre étude est de montrer qu’historiquement, philosophiquement, juridiquement et économiquement, la notion d’investissement a accompagné l’émergence et le développement des droits de propriété intellectuelle pour lui devenir aujourd’hui consubstantiel.

Contact : Anais Dépinoy - Inscritions : Betty Zupan


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