Les avatars de la présence militaire française en Afrique : de la tutelle post-coloniale aux missions internationales du maintien de la paix

LERDP Soutenance de thèse

Présentation

Les autorités politiques françaises après la décolonisation des années 60, ont voulu mettre en place un système de coopération, pensé par le général de Gaulle. En effet plus de cinq décennies après les indépendances octroyées par la France dans le cadre d’une coopération bilatérale multiforme, tant sur un plan politique, culturel, économique, financier et militaire, la France maintient toujours des relations étroites avec ses anciennes colonies. L’hypothèse généralement admise est celle d’une continuité de ces relations entre Paris et l’Afrique. On note en revanche depuis la fin de la guerre froide des signes de changements subtils mais réels dans plusieurs domaines. Beaucoup d’indices mettent en exergue la fin d’une époque et un changement de stratégie inévitable qui s’opère par une remise en cause totale de la politique traditionnelle de la France vis-à-vis de l’Afrique. Parmi ces changements, notons la réforme institutionnelle et politique de la coopération, le désengagement économique et financier progressif de la France.La politique africaine française est donc entrée dans une période de transition où les signes de changements interfèrent avec la continuité. En fait, il ne s’agit pas d’une nouvelle politique africaine, mais seulement de l’adoption d’un certain nombre de mesures nouvelles engendrées par la géopolitique du monde actuel.Cette attitude répond à la volonté de la France de s’adapter à l’évolution du monde et en particulier du continent africain. La France passe donc d’une politique de présence à une stratégie de projection. Cette évolution implique une présence humaine moindre sur le terrain et la mise en place de relais aériens pour projeter les forces militaires à partir de bases situées en France. Paris s’est maintenu sur le continent africain après la décolonisation en mettant en place un dispositif juridique approprié.Cinquante ans après les décolonisations, il lui est encore reproché d’être à l’origine des problèmes qui gangrènent le continent africain avec l’envie de chercher dans l’histoire coloniale la cause des maux actuels rencontrés par l’Afrique. Le double langage des autorités françaises montre que la France a eu bien des raisons politiques ou militaires de s’engager en Afrique et à affirmer sa présence dans cette région du monde. Mais si par moments la politique suivie par l’ex-puissance coloniale est contestable et a connu des dérives certaines lors de ces dernières années notamment avec l’affaire rwandaise, l’Afrique sans conteste est demandeuse d’une certaine présence militaire française sur son territoire comme le montre aujourd’hui les différentes opérations au Mali ou en République Centrafricaine. Mais dans un cadre géopolitique rénové multilatéral, sous la bannière de l’O.N.U et avec l’Union Européenne pour assurer en Afrique la lutte contre le terrorisme et l’émergence d’un nouvel ordre humanitaire international.

Cette thèse a été publiée aux Presses littéraires en 2017 dans la collection Savoir(s) et connaissance (ISBN : 9791031002927).


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